The conversation, 18/05/2020 - Auteurs: Fredj Jawadi, David Bourghelle et Philippe Rozin
La forte volatilité observée sur les marchés ces dernières semaines s’explique notamment par l’instabilité des états émotionnels. Johannes Eisele / AFP
La crise du Covid-19 a donc provoqué un choc économique simultané d’offre et de demande, générant ainsi une montée d’anxiété sur les marchés d’actifs financiers, alimentée par des signaux ambivalents, voire contradictoires, envoyés par les grands pays producteurs de pétrole.
Les investisseurs ont de plus adopté des comportements spéculatifs et mimétiques, encouragés par l’incertitude croissante et la dynamique erratique des prix des titres que cette dernière a engendrée. Une des manifestations de ces paris spéculatifs a été la multiplication de short selling (ventes de titres dont on anticipe la baisse) sur les contrats à terme (pour lesquels la livraison est prévue à une échéance fixée à l’avance), accélérant encore la chute des prix sur le marché spot.
L’importance du marché « papier » du pétrole (par rapport au marché physique), tout comme la possibilité, pour les investisseurs, de prendre des positions sur des Exchange Trading Commodity (véhicules d’investissement basés sur les matières premières), a sans doute accentué la volatilité et contribué à la baisse du WTI, (le West Texas Intermediate, indice de référence dans la fixation du prix du brut aux États-Unis) en territoire négatif, le 20 avril dernier...