LES APPROCHES DE LA COORDINATION EN SCIENCES SOCIALES

Edité par Ludovic Julien et Fabrice Tricou
Presses Universitaires de Paris Ouest, février 2009


L’économie occupe une place singulière au sein des sciences sociales. En partant du postulat selon lequel l’individu est saisi comme un être rationnel, elle a développé la thèse paradoxale et remarquable d’un ordre spontané émergeant des comportements individuels intéressés – selon la célèbre figure smithienne de la main invisible. Ce faisant, l’économie politique a proposé une justification conséquentialiste de l’action égoïste. Elle a assuré en outre l’autonomie d’un social auto-soutenu, indépendamment de toute volonté de « faire société ».

La thèse d’une coordination marchande idéale et réussie fait néanmoins débat. Elle se voit critiquée autant par certains développements de la science économique que par d’autres sciences sociales. La coordination peut se réaliser par d’autres supports que les prix. Les lois juridiques, les règles organisationnelles, les normes sociales ou les conventions de divers ordres sont d’autres supports tout aussi importants. Ils sont complémentaires aux prix lorsque la coordination marchande est défaillante ou encore lorsque la coordination n’est pas seulement marchande. De façon générale, tout problème dans la coordination ou dans la coopération, appelle un principe de résolution sans lequel l’interaction peut dégénérer en conflit.

Les contributions qui suivent confrontent les questions et les solutions inscrites dans les problématiques de philosophes, de juristes, de gestionnaires et d’économistes.

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