Mobilités spatiales, mobilités professionnelles et inégalités d’accès à l’emploi
Organisée par EconomiX (Université Paris Ouest Nanterre la Défense, CNRS, UMR, 7235)
Et le Laboratoire d’Economie Dionysien (Université Paris 8)
Université Paris Lumières
Le 17 janvier 2017 à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense
Programme
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Conditions de soumission
Les propositions de communications (d’environ 500 mots) sont à envoyer
avant le
2 décembre 2016 à l’adresse suivante :
journee.mobilites@gmail.com. Les décisions seront notifiées avant le 16 décembre.
Comité scientifique
Carole Brunet (LED, Université Paris 8), Guillemette de Larquier, (EconomiX,
Université Paris Nanterre), Nadine Levratto (CNRS, EconomiX, Université Paris Nanterre), Héloïse Petit
(CLERSE, Université Lille 1), Géraldine Rieucau (LED, Université Paris 8), Thomas Sigaud (Centre
d’études de l’emploi), Antoine Terracol (LED, Université Paris 8), Marion Tillous (LADYSS, Université
Paris 8), Élisabeth Tovar (EconomiX, Université Paris Nanterre).
Comité d’organisation
Carole Brunet (LED, Université Paris 8), Guillemette de Larquier, (EconomiX,
Université Paris Nanterre), Géraldine Rieucau (LED, Université Paris 8); Elisabeth Tovar (EconomiX,
Université Paris Nanterre)
Présentée, au sein des politiques publiques, comme une solution pour contrer le chômage ou améliorer
l’employabilité, la mobilité, tant géographique que professionnelle, est censée participer aux ajustements
du marché du travail. De fait, qu’elles s’inscrivent dans le cadre de théories de l’appariement ou dans celle
relevant du modèle Insiders/Outsiders, où la stabilité des premiers serait en partie la cause de l’instabilité
des seconds, les approches économiques insistent sur la corrélation positive entre accès à l’emploi et
mobilités. Or, les participants à la première journée d’études « Mobilités », organisée à l’université Paris 8
en juillet 2015, ont insisté sur l’épaisseur des mobilités individuelles : pour pouvoir être mobile, il faut
disposer de ressources, d’investissements individuels (ex. diplômes) et collectifs (ex. moyens de
transport). Dit autrement, les mobilités n’opèrent pas sur un marché transparent et fluide, elles nécessitent
l’existence de « dispositifs » facilitateurs (liés aux réseaux personnels, aux institutions etc.) dont l’absence
frein ou contraint les mobilités. Il existe donc des inégalités dans la possibilité d’être mobile, en particulier
selon le genre, le niveau de qualification, la localisation géographique. La mobilité serait, plus qu’une
obligation pour s’adapter aux contraintes du marché du travail, une capacité – voire une capabilité – que
tous les acteurs ne possèdent pas. Pour réfléchir à ces différents aspects, des travaux, tant qualitatifs que
quantitatifs sont attendus, pouvant s’inscrire dans l’un des cinq axes suivants :
-
Modes de recherche/d’obtention des emplois et mobilités spatiales
Quelles sont les interactions entre les modes de recherche et d’accès aux emplois des individus, leur
localisation et leurs perspectives de mobilités ? Pour les chercheurs d’emploi, les frontières du marché du travail dépendent de l’accès aux informations sur les opportunités d’emploi dont ils disposent. Or, des
réseaux ancrés dans le voisinage, aux annonces circulant sur un marché sans limites sur Internet, en
passant par le marché circonscrit par les agences locales pour l’emploi, les canaux du marché du travail
ont une dimension spatiale. Certains sont-ils plus « favorables » que d’autres à la mobilité géographique ?
Comment les intermédiaires publics accompagnent-ils la recherche d’emploi et la mobilité, via certains
dispositifs ? Qu’en est-il des proches, qui, dans le cas des migrations internationales, informent sur les
opportunités d’emploi et aident à la mobilité ?
-
Ménages bi-actifs, mobilité et modes différenciés de recherche d’emploi entre hommes et femmes.
La littérature montre que les arrangements conjugaux mis en place pour aménager les mobilités
professionnelles sont largement en défaveur des femmes et que la mobilité résidentielle est une ressource
professionnelle essentiellement masculine. Que sait-on plus précisément des arbitrages réalisés au sein des
couples lorsqu’apparaît une contrainte de mobilité professionnelle ou spatiale ? Dans quelles mesures ces
contraintes pèsent-elles sur les trajectoires professionnelles des femmes, leur participation au marché du
travail ou la qualité des emplois occupés ? En outre, les femmes, davantage ancrées dans des réseaux de
proximité liés à la vie familiale, trouvent moins souvent leur emploi par relations que les hommes. Leur
rapport à l’espace et au temps structure-t-il la recherche d’emploi et peut-il entretenir une ségrégation
genrée des emplois?
-
Insertion professionnelle des jeunes, mobilités spatiale et professionnelle
Il s’agit ici d’étudier les trajectoires d’insertion des jeunes entrants sur le marché du travail, en lien avec
les mobilités spatiales qu’ils connaissent ou qu’ils ont déjà connu, dans le cadre de leurs études
notamment, sachant que les contraintes de mobilités peuvent être intégrées dès l’adolescence et fortement
dépendantes des ressources familiales et du lieu d’habitation. Comment les dispositifs ou les politiques
(transports, etc.) peuvent-ils aider à « desserrer » les contraintes ? Par ailleurs, les enquêtes du Céreq
indiquent que l’insertion professionnelle des jeunes est influencée par leurs expériences acquises dans le
cadre d’un emploi étudiant, les retours, après la fin des études, dans des entreprises connues pendant
celles-ci, étant de plus en plus fréquents. Qu’en est-il plus généralement des liens entre insertion
professionnelle, mobilités spatiales et professionnelles ? Cette question revêt une acuité particulière dans
le cadre des migrations internationales, qui sont plutôt l’apanage des jeunes.
-
Mobilités et trajectoires individuelles au prisme des « ressources » individuelles et collectives
Cet axe met l’accent sur les inégalités entre les trajectoires individuelles, selon les catégories socio-
professionnelles, les expériences passées en termes de périodes de chômage, d’inactivité ou d’emploi, les
niveaux de qualifications. Ainsi, les cadres mobiles bénéficieraient d’un « privilège spatial » dont seraient
dépourvues les classes populaires, plus limitées dans leurs ressources et davantage ancrées localement.
Comment s’inscrivent les épisodes de mobilités spatiales ou résidentielles dans les trajectoires
professionnelles ascendantes et descendantes ? Les dispositifs publics et collectifs constituent-ils des
ressources pertinentes pour lutter contre les inégalités ? Et si oui lesquels et à quelle échelle ?
-
Mobilités et justice sociale
La question de la justice sociale traverse celle des mobilités : comment concevoir celle-ci en termes de
réalisations effectives, d’opportunités et de capacités de contrôle ? Habiter dans une zone rurale, une zone
dotée en emplois, une zone urbaine sensible ou un quartier fortement ségrégué, affecte différemment les
possibilités de mobilités et les « frontières » du marché du travail des uns et des autres. Comment les
possibilités de mobilité interrogent-elles, au-delà de l’accès à l’emploi, l’accès aux loisirs, à la culture, à
l’indépendance ?