DOCUMENTS DE TRAVAIL 2025


2025-5

A General Equilibrium Approach to Carbon Permit Banking

Loick Dubois, Jean-Guillaume Sahuc, Gauthier Vermandel

Résumé
Nous étudions les effets d’équilibre général de la mise en réserve de permis carbone pendant la transition vers une économie climatiquement neutre d’ici 2050. À cette fin, nous développons un modèle d’équilibre général stochastique dynamique environnemental, dans lequel les entreprises sont régulées par un système générique d’échange de quotas d’émission (ETS). Les entreprises sont autorisées à transférer les permis non utilisés d’une période à l’autre (mise en réserve), mais la direction inverse (emprunt) est interdite. Autoriser une mise en réserve donne aux entreprises la possibilité de lisser leur demande de permis tout au long du cycle économique. Des applications inspirées des récentes réglementations de l’Union Européenne sur l’ETS soulignent le rôle essentiel de la mise en réserve de permis. Par exemple, la réforme du plafonnement des émissions de 2023 entraînerait une réduction plus importante de la mise en réserve des permis et des émissions de carbone, ainsi qu’une augmentation de 40 à 50 % du prix du carbone par rapport aux projections obtenues avant la réforme, sans perte supplémentaire de PIB d’ici 2060. Il est important de noter que l’oubli de la mise en réserve des permis carbone lors de l’évaluation des politiques de plafonnement conduirait à la fois à une sous-estimation significative des effets macroéconomiques totaux et à une représentation inexacte de la trajectoire des émissions de carbone.
Mot(s) clé(s)
Systèmes d’échange de quotas d’émissions, politiques de plafonnement, mise en réserve de permis carbone, modèle DSGE environnemental, contraintes parfois mordantes, estimation non linéaire
2025-4

The Impact of Climate Change on Yield Growth and the Mitigating Role of Irrigation in the Corn Belt

Michaël Guillossou

Résumé
Cet article étudie l'effet du changement climatique et du développement de l'irrigation sur la croissance des rendements du maïs dans la région de la Corn Belt depuis 1960. Nous exploitons les données de rendements et d'irrigation du maïs fournies par le National Agricultural Statistics Service de l'USDA ainsi que les données de températures de réanalyse issues de la base ERA5-Land. Nous adoptons une version augmentée de l'approche des "longues différences" afin i) d'évaluer l'impact des tendances dans les températures extrêmes entre 1960 et 2023 sur la croissance des rendements du maïs dans les comtés de la Corn Belt et ii) d'estimer le potentiel de l'irrigation pour atténuer cet impact. Nos analyses révèlent des tendances à la hausse significatives dans les degrés-jours extrêmes supérieurs à 29°C dans plus de la moitié des comtés de la Corn Belt. Nous montrons que les différents rythmes de ces tendances, ainsi que les différents degrés d'adoption de l'irrigation entre les comtés, expliquent en grande partie les disparités de croissance des rendements du maïs au sein de la région depuis 1960. Plus précisément, nos résultats indiquent que l'irrigation réduit d'environ 80% l'impact des degrés-jours extrêmes sur les rendements du maïs. Nous complétons nos estimations par une analyse contrefactuelle, qui suggère que les rendements actuels du maïs sont environ 6.5% inférieurs, en moyenne, à ce qu'ils auraient été en l'absence de changement climatique.
Mot(s) clé(s)
Changement Climatique, Rendements, Irrigation, Corn Belt
2025-3

How do geopolitical interests affect financial markets reaction to international institution projects?

Hugo Oriola, Jamel Saadaoui

Résumé
Cette recherche explore les dynamiques complexes entre les les intérêts géopolitiques et les effets catalyseurs et inhibiteurs des projets financés par des institutions internationales. Grâce à la construction d’un ensemble de données mensuelles, nous examinons d'abord l'impact de l'approbation d'un projet financé par cinq institutions internationales sur la situation macroéconomique globale des membres non permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU). En particulier, nous étudions l'effet catalyseur ou l'effet inhibiteur potentiel du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale, de la Banque Asiatique de Développement, de la Banque Européenne d'Investissement et de la Banque Asiatique d'Investissement pour les Infrastructures. Nous soulignons l'existence d'un effet catalyseur et d'un effet inhibiteur chez les membres non permanents du CSNU qui peuvent avoir un impact significatif, positif ou négatif, sur les situations macroéconomiques nationales. Ensuite, nous contribuons à la littérature en mettant en avant l'importance des préférences géopolitiques d’un pays dans l'existence et la nature de l'effet catalyseur et de l'effet inhibiteur. Nous mesurons ces préférences géopolitiques à travers la distance entre le point idéal d’un pays à l’Assemblée Générale des Nations Unies et les points idéaux des membres permanents du CSNU, session après session.
Mot(s) clé(s)
Institutions internationales, Nations Unies, Préférences géopolitiques, Effet catalyseur, Effet inhibiteur
2025-2

Exchange rate reaction to international organization loans and geopolitical preferences

Hugo Oriola, Jamel Saadaoui

Résumé
Cette recherche apporte de nouvelles preuves empiriques de la réaction des taux de change aux prêts des organisations internationales et aux préférences géopolitiques, en utilisant un panel déséquilibré de 153 pays entre février 1993 et décembre 2019. Pour les membres temporaires élus du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les prêts du Fond Monétaire International provoquent une appréciation significative du taux de change vis-à-vis du dollar américain, d’environ 2 % à un horizon de 12 mois, après prise en compte de la qualité institutionnelle. Les prêts de la Banque Asiatique de Développement entraînent une appréciation d’environ 0,25 % à un horizon de 4 mois. Ces effets sont d’autant plus marqués lorsque la distance géopolitique avec la Chine est plus importante, indiquant une crédibilité accrue de ces prêts.
Mot(s) clé(s)
Taux de change, Préférences géopolitiques, Prêts des organisations internationales, Qualité institutionnelle, Projections locales
2025-1

The New Keynesian Climate Model

Jean-Guillaume Sahuc, Frank Smets, Gauthier Vermandel

Résumé
Le changement climatique confronte les banques centrales à deux défis inflationnistes : la « climateflation » et la « greenflation ». Nous étudions leurs implications pour la politique monétaire en élaborant et en estimant un modèle climatique néo-keynésien non linéaire, qui prend en compte les dommages climatiques et les politiques d’atténuation pour l’économie mondiale. Nous constatons que les politiques d’atténuation alignées sur l’Accord de Paris entraînent une inflation plus élevée et plus persistante que les politiques de laissez-faire. Les banques centrales peuvent atténuer cette pression inflationniste en tenant compte de la hausse du taux d’intérêt naturel, au prix d’une baisse du PIB pendant la transition. Ce compromis à court terme garantit la stabilité macroéconomique à long terme résultant d’un monde à émissions nettes nulles.
Mot(s) clé(s)
Changement climatique, inflation, politique monétaire, modèle E-DSGE, estimation bayésienne, croissance stochastique
load Veuillez patienter ...