The Conversation, 26/04/2020 - Auteur: Dramane Coulibaly
Un pêcheur décharge du poisson destiné à l'exportation sur les quais de pêche de Hann - Bel Air à Dakar le 3 avril 2020.
Dans ce port d'habitude très actif, c'est désormais un bateau par jour en moyenne qui vient décharger le poisson.
L'épidémie a entraîné un effondrement des exportations, ce qui a ralenti la pêche et réduit le nombre de bateaux. John Wessels/AFP
S’il peut être difficile de prévoir à ce stade les conséquences sanitaires qu’aura la pandémie de Covid-19 en Afrique subsaharienne, tout indique que l’économie de la région sera durement affectée. D’une part, les pays de cette zone dépendent largement de l’exportation des matières premières – pétrole, cacao, coton, etc. – qui voient leurs cours baisser avec la chute de la demande mondiale. Selon les données de la CNUCED, la baisse des prix des matières premières est de 37 % en glissement annuel au 25 mars 2020 dans leur globalité. Elle est de 55 % pour les hydrocarbures ; le cours du cacao subit une baisse de 11 %, celui du coton de quasiment 23 %. Des développements plus récents semblent accentuer cette tendance à la baisse.
D’autre part, les pays africains sont importateurs des denrées de première nécessité dont les chaînes d’approvisionnement sont très perturbées. La baisse du volume des exportations associée à la détérioration des termes de l’échange conduiront donc à un problème de soutenabilité des comptes extérieurs de ces pays.
En plus de cette transmission via les échanges commerciaux, un grand nombre de pays africains dépendent des transferts des migrants qui constituent pour eux une source majeure de financement externe. Ils seront vraisemblablement affectés par la baisse de ces flux due à la perturbation de l’activité économique dans les pays développés. Enfin, n’oublions pas que certains pays africains, dont le tourisme occupe une part importante dans l’économie, sont déjà pénalisés avec le coup d’arrêt des vols commerciaux...