Michel Aglietta, Ludovic Moreau, Adrian Roche
- Résumé
- La crise mondiale du crédit de 2007/2008 a pour origine l'opacité relative aux opérations de titrisation. En expliquant comment mesurer le risque des produits structurés, on montre que l'autonomie d'évaluation des investisseurs passe par une connaissance précise et en continu des éléments du pool sous-jacent. Une forme de démission sur ce point a amené l'industrie des notations à jouer un rôle central dans l'intermédiation financière de la titrisation. Ainsi, au coeur de la crise, la volatilité historiquement anormale des notes a eu un écho sans précédent. En introduisant une perspective théorique sur les dynamiques de la finance de marché, on met en avant le rôle clé des banquiers d'investissement dans la phase euphorique ayant précédé le retournement actuel et on montre que s'en remettre à la discipline de marché était naïf voire coupable. Vecteur privilégié de cette discipline, la notation a reçu son lot de critiques qu'il s'agit de dépasser pour penser l'harmonisation et la systématisation d'une activité de contrôle après émission des crédits structurés: la réforme de l'industrie de la notation est à envisager sous cet angle.
- Mot(s) clé(s)
- crise financière, risque de crédit, agences de notation