Michaël Assous, Olivier Brette, Alexandre Chirat, Judith Favereau
- Résumé
- De manière surprenante, les activités d’Herbert Simon à la Cowles Commission restent largement inexplorées, alors même que Simon et les membres de l’agence partageaient le double objectif d’opérationnaliser la science économique et de formaliser les problèmes de prise de décision humaine. C'est pendant son séjour à la Cowles que Simon produit son article emblématique formalisant le concept de rationalité limitée. De surcroît, Simon reconnaît que sa participation aux activités de la Cowles a été décisive dans l'attribution du « Prix Nobel ». L'objectif de l'article est de produire un examen détaillée de la trajectoire de Simon au sein de la Cowles Commission. L'article défend la thèse selon laquelle la relation de Simon l’agence et ses membres s’est révélée douce-amère. Cette collaboration débutée avec enthousiasme s'est terminée dans l’indifférence. Nous proposons trois explications au caractère doux-amer de cette relation. Premièrement, la Cowles et Simon partageaient certes le souhait de formaliser les problèmes de prise de décision. Mais ils avaient des conceptions différentes des outils mathématiques et de l'articulation entre théorie et empirisme. Deuxièmement, leur intérêt commun pour la recherche opérationnelle a finalement révélé le caractère irréconciliable de leur conception de l'optimalité. Troisièmement, les agendas de recherche de Simon et de la Cowles n’étaient stabilisés durant cette période, ce qui explique la phase enthousiaste puis, une fois ces deux agendas de recherche stabilisés, mais dans des directions différentes, la phase d’éloignement. L'article distingue quatre périodes du séjour de Simon à la Cowles entre 1947 et 1954. Chaque section traite successivement de l'une de ces quatre périodes.
- Mot(s) clé(s)
- Simon – Cowles Commission – Rationalité – Optimisation – Modèles