ALEXANDRE CHIRAT

Maître de conférences

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    0140975947

  • Bureau à Paris Nanterre

    G517B

  • Axe de recherche

      Transitions, Environnement, Énergie, Institutions, Territoires

  • Thème(s)
    • Histoire de la pensée économique au xxe siècle
    • Economie politique
    • Théories de l'entreprise
2024-25

Democracy, Epistocracy and Hybrid decision-making: Information specificity and costs of political governance

Alexandre Chirat, Cyril Hédoin

Résumé
Cet article contribue au débat entre l'épistocratie et la démocratie (Brennan and Landemore 2022) en proposant un cadre théorique ainsi qu'un critère pour choisir entre les modes de gouvernance democratique, hybride et épistocratique. Dans une perspective normative, nous affirmons que la spécificité de l'information doit (au moins en partie) guider le choix entre ces modes de gouvernance en raison de son impact sur les coûts de gouvernance politique. La logique du modèle est la suivante: un enjeu donné a un degré de spécificité de l'information qui détermine les coûts de gouvernance politique aggrégés dans une fonction de coût social (Social Cost Function). Par conséquent, le modèle permet d'éstimer l'efficacité relative des procédures de décision démocratique, hybride et epistocratique afin de parvenir à des choix collectifs.
Mot(s) clé(s)
Democratie – Epistocratie – Choix social – Information
2024-8

Économie de guerre climatique : de quoi parle-t-on ?

Alexandre Chirat, Basile Clerc

Résumé
L’idée d’un nécessaire basculement vers une « économie de guerre » afin de faire face à l’urgence écologique gagne en popularité. On oublie cependant dans ce débat qu’une économie de guerre repose d’abord et surtout sur une politique de contrôle des prix et de rationnement, comme le montre l’exemple emblématique de l’économie américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Effort de guerre et urgence climatique : dans les deux cas, la suspension du mécanisme de marché dans certains secteurs clés semble justifiée pour atteindre les objectifs de production recherchés tout en limitant le coût social de la transition. Une différence notoire concerne toutefois l’acceptabilité sociale des mesures politiques, bien plus difficile à construire dans le contexte de la crise climatique et écologique.
Mot(s) clé(s)
Transition écologique - économie de guerre - price controls
2023-16

Toward an economic theory of populism: Uncertainty, Information, and Public Interest in Downs’s Political Economy

Alexandre Chirat, Cyril Hédoin

Résumé
Dans cet article, nous affirmons que la théorie de la démocratie de Downs fournit un cadre pour construire une théorie économique positive du populisme. L'objectif de cet article est triple. Premièrement, nous mettons en lumière des aspects systématiquement négligés de la théorie de Downs. En particulier, nous démontrons que Downs est un penseur de la polarisation politique et que l'accent qu'il met sur l'incertitude est pertinent pour construire une théorie économique du populisme. Deuxièmement, nous profitons de la question du populisme pour tester le pouvoir explicatif de l'économie politique de Downs. Troisièmement, notre reconstruction de l'économie politique de Downs permet une analyse comparative avec la littérature de des sciences politiques sur le populisme afin d'atteindre un équilibre réflexif sur la compréhension de la nature et des causes du populisme. Conformément à cette méthode, nous concluons que le populisme est, par essence, une force politique dans une démocratie, toujours présente à l'état latent, et rationnellement promue par les partis politiques lorsque le consensus minimum requis pour la stabilité démocratique est en crise. C'est pourquoi le populisme est susceptible de régénérer autant que de sonner le glas d'un système politique démocratique.
Mot(s) clé(s)
Democratie - Populisme - Rationalité - Intérêt général - Information
2023-11

Trust in the fight against political corruption: A survey experiment among citizens and experts

Alexandre Chirat, Benjamin Monnery

Résumé
Dans les démocraties occidentales, les dernières décennies connaissent une transformation de la relation unissant les citoyens à leurs représentants, à travers des exigences accrues de responsabilité, de transparence et de lutte contre la corruption. Mais ces évolutions sont parfois soupçonnées d'avoir l'effet paradoxal de nourrir le populisme et de réduire la confiance politique. Dans cet article, nous étudions dans quelle mesure une institution tierce en charge du contrôle de l’intégrité des élus est susceptible de rétablir la confiance des citoyens envers le système démocratique. Notre étude porte sur le cas de la France et de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), lancée en 2013. Nous menons une enquête auprès d'un échantillon représentatif de 3000 citoyens et d’une trentaine d'experts, comportant un traitement expérimental consistant à fournir aléatoirement de l’information sur l’activité de la HATVP. Nos résultats montrent une forte divergence entre les opinions du citoyen moyen et celles bien plus optimistes des experts à propos de l'état et de la dynamique de l'intégrité politique en France. Deuxièmement, ce sont les citoyens manifestant le plus fort degré de défiance politique, défiance corrélée aux votes populistes et à l’abstention, qui sont en même temps les moins confiants et les moins informés quant à l’activité de la HATVP. Troisièmement, le traitement expérimental a des effets positifs conséquents sur les perceptions des répondants vis-à-vis de la HATVP, de la transparence des élus et de la démocratie représentative. De plus, les citoyens les plus défiants et les moins informés tendent à réagir plus fortement à l'information fournie, ce qui souligne l'enjeu de mieux communiquer et informer les citoyens - en particulier les plus désabusés - pour changer leurs perceptions et leurs attitudes politiques.
Mot(s) clé(s)
intégrité ; corruption : confiance politique ; populisme ; enquête
2023-4

Convergence on inflation and divergence on price-control among Post-Keynesian pioneers: insights from Galbraith and Lerner

Alexandre Chirat, Basile Clerc

Résumé
Cet article propose une reconstruction historique et analytique d'un débat qui n'a jamais eu lieu entre John K. Galbraith et Abba P. Lerner sur la question du contrôle des prix. S'ils adoptent une analyse similaire de l'inflation de sous-emploi, partagée par de nombreux post-keynésiens, Lerner et Galbraith restent fondamentalement opposés quant à l'efficacité du contrôle des prix. Ils s'accordent certes sur la pertinence du contrôle des prix dans le contexte spécifique de la Seconde Guerre mondiale. Mais ils sont en désaccord sur l'idée d'inclure les contrôles dans l'arsenal conventionnel des politiques économiques, comme l'illustrent leurs positions respectives lors des débats relatifs à la stagflation des années soixante-dix. Tout au long de l'article, nous expliquons les raisons de leurs divergences sur le contrôle des prix, en spécifiant leurs dimensions théoriques, épistémologiques et normatives. Enfin, nous mettons en perspective les débats contemporains sur le contrôle des prix dans le contexte de la résurgence des pressions inflationnistes avec quelques points saillants de notre reconstruction du débat qui a opposé ces deux figures pionnières du courant post-keynésien.
Mot(s) clé(s)
Contrôle des prix - Contrôle des salaires - Inflation - Chômage - Stagflation
2022-25

Consumer sovereignty in the digital society

Alexandre Chirat

Résumé
Les usages des technologies numériques dans le cadre du capitalisme de ce début du XXIe siècle favorisent-ils ou non l'expression de la souveraineté du consommateur ? Cet article aborde cette question au prisme de la théorie de la consommation de John Kenneth Galbraith. Après avoir rappeler les principaux enjeux de cette théorie, je met en évidence les principales différences entre la publicité traditionnelle et la publicité comportementale en ligne. J'explique ensuite comment cette publicité comportementale renforce les processus "d'effet de dépendance " et de "filière inversée" décrits par Galbraith dans le contexte de la société industrielle. Je traite alors des enjeux normatifs que l'activité des grandes entreprises du numérique soulève au sujet à la souveraineté individuelle. Enfin, je soutiens la thèse selon laquelle le capitalisme de plateforme apparaît comme une forme mature du "nouvel état industriel", une différence importante étant que les grandes entreprises du numérique, plutôt que les entreprises industrielles traditionnelles, président dans une large mesure à l'allocation des ressources dans l'économie.
Mot(s) clé(s)
Souveraineté du consommateur - publicité comportementale - éocnomie digitale - capitalisme de platforme
2022-11

Herbert Simon’s experience at the Cowles Commission (1947–1954)

Michaël Assous, Olivier Brette, Alexandre Chirat, Judith Favereau

Résumé
De manière surprenante, les activités d’Herbert Simon à la Cowles Commission restent largement inexplorées, alors même que Simon et les membres de l’agence partageaient le double objectif d’opérationnaliser la science économique et de formaliser les problèmes de prise de décision humaine. C'est pendant son séjour à la Cowles que Simon produit son article emblématique formalisant le concept de rationalité limitée. De surcroît, Simon reconnaît que sa participation aux activités de la Cowles a été décisive dans l'attribution du « Prix Nobel ». L'objectif de l'article est de produire un examen détaillée de la trajectoire de Simon au sein de la Cowles Commission. L'article défend la thèse selon laquelle la relation de Simon l’agence et ses membres s’est révélée douce-amère. Cette collaboration débutée avec enthousiasme s'est terminée dans l’indifférence. Nous proposons trois explications au caractère doux-amer de cette relation. Premièrement, la Cowles et Simon partageaient certes le souhait de formaliser les problèmes de prise de décision. Mais ils avaient des conceptions différentes des outils mathématiques et de l'articulation entre théorie et empirisme. Deuxièmement, leur intérêt commun pour la recherche opérationnelle a finalement révélé le caractère irréconciliable de leur conception de l'optimalité. Troisièmement, les agendas de recherche de Simon et de la Cowles n’étaient stabilisés durant cette période, ce qui explique la phase enthousiaste puis, une fois ces deux agendas de recherche stabilisés, mais dans des directions différentes, la phase d’éloignement. L'article distingue quatre périodes du séjour de Simon à la Cowles entre 1947 et 1954. Chaque section traite successivement de l'une de ces quatre périodes.
Mot(s) clé(s)
Simon – Cowles Commission – Rationalité – Optimisation – Modèles
2021-35

The correspondence between Baumol and Galbraith (1957–1958) An unsuspected source of managerial theories of the firm.

Alexandre Chirat

Résumé
En se fondant sur des documents d’archives, l’article réévalue l'impact de William Baumol sur le développement des théories managériales de l'entreprise. En 1957, John Kenneth Galbraith publie un article affirmant que l'impact des politiques macroéconomiques varie en fonction des structures de marché (concurrentielles ou oligopolistiques). Cette publication conduit Baumol (1958b) à envoyer à Galbraith un manuscrit traitant d'une des questions cruciales des théories managériales de l'entreprise, à savoir le trade-off entre le volume des ventes et le volume des profits. Nous soutenons la thèse que la correspondance entre Baumol et Galbraith expliquent en grande partie la manière dont Baumol (1958a, 1959) décide finalement de formuler son modèle alternatif du comportement des entreprises. Il raisonne en termes de maximisation des ventes avec une contrainte de profit. En retour, Business Behavior, Value and Growth favorise le développement des théories de l'entreprise de Marris (1964) et de Galbraith (1967). Alors que Tullock (1978) fournit une narration dans laquelle l'hypothèse de la maximisation des ventes a deux branches principales distinctes - Baumol d’une part et Galbraith-Marris d’autre part - l'article démontre que ces branches sont intimement liées.
Mot(s) clé(s)
Baumol – Galbraith – Théorie de l'entreprise – Managerialisme – Marginalisme
2021-27

When Berle and Galbraith brought political economy back to life : Study of a cross-fertilization (1933-1967)

Alexandre Chirat

Résumé
Cet article propose une reconstruction de la fertilisation intellectuelle réciproque entre Adolf Berle et John Kenneth Galbraith, afin de rendre compte de leur critique commune envers « l’économie conventionnelle » et de leur volonté de revivifier une perspective en termes d’économie politique. Pour ce faire, je reviens sur la genèse de Modern Corporation and Private Property pour ensuite analyser les réponses de Berle et Galbraith à un ensemble de questions fondamentales. Quelle est la nature de la concurrence ? Quelle est la nature de la société anonyme ? Quel est le rôle de l’État dans l’économie ? Enfin, comment le libéralisme américain doit-il être réinventé afin de faire face aux questions sociales qui caractérisent les sociétés opulentes ? Leurs réponses révèlent des affinités profondes entre les dimensions théorique et politique de leurs travaux, de telle sorte que ce travail est une contribution à la croisée de l’histoire de la pensée économique et de l’histoire du libéralisme américain.
Mot(s) clé(s)
Institutionnalisme - managérialisme - libéralisme - économie politique
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