Philipp RODERWEIS, Jamel Saadaoui, Francisco Serranito
- Résumé
- Le programme d'assouplissement quantitatif (QE) de la Banque centrale européenne (BCE) était censé stimuler l'économie réelle et contrôler les taux d'inflation. Néanmoins, c'est surtout le secteur financier qui a bénéficié du programme d'achat d'actifs. La transmission ne s'est pas déroulée comme prévu, les banques commerciales en tant que créatrices de monnaie et donc distributrices de liquidités étant au centre de son inefficacité. En conséquence, cet article vise à examiner la transmission de la monnaie de la banque centrale à l'économie de la zone euro via le système bancaire et le canal des prêts bancaires (BLC) correspondant. Pour clarifier le débat économique sur l'efficacité du canal du crédit bancaire, le crédit bancaire et d'autres variables macroéconomiques sont divisés en productifs et improductifs. Nous analysons comment ces données réagissent à un choc exogène de politique monétaire sur les réserves excédentaires. Le choc monétaire est identifié à l'aide de différents schémas d'identification avant d’appliquer la méthode des projections locales pénalisées. Les résultats de l'estimation permettent de conclure qu'une augmentation des liquidités par le biais d'un assouplissement quantitatif ne peut pas stimuler les prêts favorisant l'activité économique dans la zone euro mais, au contraire, tend à les décourager. D'autre part, nous montrons que le choc pousse les prêts vers le secteur improductif. En effet, les prix, en particulier ceux dans le secteur du logement, réagissent de manière positive à un choc d'assouplissement quantitatif alors qu'au contraire, les prix à la production dans le secteur industriel et l'inflation ne sont pas affectés par la politique monétaire non conventionnelle.
- Mot(s) clé(s)
- Politique monétaire non conventionnelle, credit bancaire, identifcation des chocs